Le « plat le plus mortel du monde » fait plus de 200 morts chaque année – pourtant, près de 500 millions de personnes en mangent encore

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Lorsqu’il s’agit de notre alimentation, il est essentiel de faire des choix éclairés. Les aliments que nous consommons ont un impact direct sur notre santé, notre énergie, et même notre espérance de vie. S’il est conseillé de privilégier une alimentation équilibrée, certains aliments présentent toutefois des risques insoupçonnés. Parmi eux se trouve un ingrédient quotidien pour des millions de personnes dans le monde : le manioc.

Ce tubercule, pourtant riche en nutriments, est surnommé par certains nutritionnistes « l’aliment le plus mortel du monde ». Et pour cause : plus de 200 personnes décèdent chaque année après en avoir consommé dans de mauvaises conditions. Pourtant, on estime qu’environ 500 millions d’individus consomment régulièrement du manioc à travers le monde.


Qu’est-ce que le manioc ?

Le manioc, ou Manihot esculenta, est une plante racine originaire d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud. Il est aujourd’hui cultivé dans de nombreuses régions tropicales du monde, notamment en Afrique, en Asie et en Amérique latine. Cette plante est particulièrement prisée pour sa teneur élevée en glucides, ce qui en fait une source essentielle de calories dans les zones où d’autres cultures peinent à prospérer.

Le manioc est aussi riche en vitamine C, cuivre, fibres, et fournit un apport énergétique non négligeable, tout en étant naturellement sans gluten. Il est utilisé de multiples façons : râpé, bouilli, frit, en farine, ou encore transformé en perles de tapioca.

Les trois plus grands producteurs mondiaux de manioc sont :

  • Le Nigéria
  • La Thaïlande
  • L’Indonésie

Alors, pourquoi est-il considéré comme dangereux ?

Malgré ses qualités nutritionnelles, le manioc présente un risque majeur lorsqu’il est mal préparé : il peut provoquer un empoisonnement au cyanure.

La racine de manioc contient en effet des glucosides cyanogènes, des composés naturels de défense que la plante utilise pour se protéger contre les insectes et les animaux. Lorsqu’on mange du manioc cru ou mal traité, ces substances se transforment en acide cyanhydrique dans l’organisme — une toxine mortelle à forte dose.

Dans certaines régions du monde, en particulier lors de périodes de famine, de guerre ou de pénurie alimentaire, les méthodes traditionnelles de préparation du manioc sont parfois négligées. Cela augmente considérablement le risque de consommation de manioc amer contenant des niveaux élevés de cyanure.


Des conséquences graves sur la santé

Les effets de l’empoisonnement au cyanure sont graves et peuvent survenir rapidement :

  • Nausées
  • Vomissements
  • Maux de tête
  • Difficultés respiratoires
  • Convulsions
  • Coma
  • Et dans les cas extrêmes, la mort

Mais au-delà de l’empoisonnement aigu, il existe aussi des effets chroniques, notamment une maladie neurologique irréversible connue sous le nom de konzo.


Le konzo : une maladie liée à la consommation de manioc amer

Le konzo est une forme de paralysie spastique touchant principalement les jambes. Elle apparaît de manière brutale, souvent chez des personnes qui consomment du manioc de manière prolongée, sans apport suffisant en protéines.

Cette maladie est particulièrement présente dans les régions où la pauvreté est extrême. Elle touche surtout les femmes et les enfants, car ce sont eux qui préparent et consomment le plus fréquemment le manioc dans les zones rurales.

Le konzo est irréversible. Les personnes atteintes conservent souvent une incapacité motrice à vie.


Pourquoi continue-t-on à en manger ?

La réponse est simple : le manioc est vital pour des millions de personnes. Dans certaines régions du monde, il s’agit parfois de la seule source régulière de nourriture disponible. Il pousse dans des sols pauvres, résiste à la sécheresse, et offre un rendement élevé. C’est un aliment de survie pour des populations entières.

Par ailleurs, bien préparé, le manioc ne présente aucun danger. C’est la manière de le traiter qui fait toute la différence.


Comment rendre le manioc comestible ?

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